MISE AU POINT DE Me MICHEL OKONGO LOMENA : UN RECADRAGE POLITIQUE.

MISE AU POINT

Tout en mettant en garde quiconque tenterait de prendre en otage le peuple congolais au travers des discussions interminables et sans issue, Unité des Valeurs exprime sa vive préoccupation et toute son inquiétude au regard du comportement hasardeux de l’élite politique congolaise ; un comportement  qui fragilise davantage la plaque tectonique politique déjà instable sur laquelle est assise la République démocratique du Congo et qui amoindrit du jour au jour la marge accordée à l’actuel Chef de l’Etat pour quitter le pouvoir dès l’installation du nouveau Président de la République élu, issu de prochaines élections dont la convocation est prévue avant   fin 2017.

Prise au piège par un interminable processus de démocratisation à l’instar de celui  de la Conférence nationale des années 1991-1992, l’élite politique congolaise, toutes les tendances confondues, à laquelle s’associe la société civile, sont en train de précipiter la RDC dans un chaos.

Une élite politique qui ne parvient pas à communiquer avec sincérité ; à se faire mutuellement confiance ; à se pardonner mutuellement ; à respecter la parole donnée ; à trouver un compromis en cas de crise politique ni à se faire comprendre avec des mots, devient un danger potentiel et imminent pour son peuple ; ses voisins ; et pour l’humanité. C’est ici le cas en l’espèce.

De dialogue en dialogue, et d’accord politique en accord politique, rien n’y fait, l’élite politique congolaise est incapable de trouver un compromis politique, ni même  l’inclusivité à    la recherche de laquelle elle se réunit depuis plus d’un mois au centre interdiocésain. Croyant mieux faire…

Tout comme les résolutions de la Conférence nationale souveraine, l’accord du 18 octobre 2016 issu du Dialogue national n’aura servi à rien car chaque composante, partie prenante aux négociations politiques du centre interdiocésain, la énième d’une longue série, veut se tailler la part du lion, au mépris des intérêts de notre peuple  dont elle a pourtant juré de défendre.

Un simple coup d’œil sur ses différents paragraphes suffit pour comprendre que de par le compromis du centre interdiocésain, nonobstant le carton rouge promis au Chef de l’Etat le 19 décembre 2016, le Rassemblement et alliés ont concédé au Président Joseph Kabila Kabange les prescrits de l’article 70 de la Constitution, lui permettant ainsi de rester aux commandes de notre pays jusqu’à l’installation d’un nouveau président élu. Fallait-il boycotter le Dialogue de la cité de l’Union africaine et faire descendre les Congolais dans les rues pour finalement s’y résigner ? C’est ce qu’a préféré le Rassemblement !

Pour sa part, envieuse de la position de l’Union africaine assurant la facilitation entre les parties lors du Dialogue national de la cité de l’Union africaine, la CENCO n’a pas hésité à décaler la position de l’Eglise catholique, la faisant passer du milieu à l’extrémité du village, pour assouvir l’appétit de certains politiciens avides du pouvoir et d’argent, parmi lesquels des politiciens de la vielle classe et ceux de la classe intermédiaire, tous toxiques aux dires de Monsieur Edem KODJO.

Qu’est-il advenu à l’accord du 18 octobre 2016 et plus précisément à l’article 24 dudit accord pour que le compromis du centre interdiocésain puisse aujourd’hui supplanter l’accord de la cité de l’Union africaine ?

Il est inadmissible et irréaliste de constater que le temps consenti aux participants aux discussions du centre interdiocésain avec la complicité de la CENCO, pour engager des discussions sur le partage des postes ministériels et certains avantages soit supérieur à celui consenti pour trouver des solutions aux problèmes d’usurpation du pouvoir qui se posent depuis un certain temps dans notre pays, sachant que l’état de la nation est catastrophique, le régime au pouvoir ayant refusé d’organiser les élections dans les délais constitutionnels.

Il s’agit ici d’un hold-up politique effectué au grand jour sur les cadavres des Congolais et au mépris de la mémoire de tous ceux et celles qui ont sacrifié leurs vies pour le Congo, et à qui on a fait croire que leur sang allait libérer notre pays !

Si seulement nos morts pouvaient revenir à la vie…

Le mariage Kabila-Tshisekedi associée à cela la présence des G7 dans le Rassemblement étant un mariage contre-nature, aucun compromis crédible et durable ne peut être attendu des discussions du centre interdiocésain.

La corruption aidant, l’Homme congolais devient incapable d’assumer ses responsabilités partout : en politique, dans les Eglises, dans les milieux scolaires et académiques, dans les milieux professionnels. Bref, l’ensemble de la société congolaise est gravement corrompue.

Il faut un nouveau départ pour la République démocratique du Congo, car nous devons à la fois rassurer notre propre peuple qui se sent orphelin et abandonné ; l’Afrique qui attend beaucoup de notre pays pour assurer davantage le développement du continent, ainsi que l’ensemble de la Communauté internationale, notre principale alliée dans le processus de la recherche de la paix et la stabilité politique dans notre pays. À ce titre, nous ne pouvons nous permettre ni de trahir les espoirs, ni de décevoir les attentes. Au-delà de la négativité qui s’identifie à l’Homme congolais de l’époque présente, la RDC peut encore compter sur ses nombreux fils et filles faisant partie d’une génération mise à part capables dès à présent de restaurer toutes nos valeurs inversées des années durant, et faire des élections tant attendues par notre peuple, non pas un mirage, mais une réalité, afin que soient restaurées toutes les valeurs inversées dans notre pays.

Bref, ce que le temps, ni l’Homme n’ont pu faire, Dieu Tout Puissant le fera. Dieu délivrera la République démocratique du Congo.

Nous sommes en effet face à une logique spirituelle où, selon les cartes célestes, deux forces en présence s’affrontent à travers l’élite politique congolaise ; deux puissances s’affrontent dans le firmament. Et peu importent les apparences, l’une de deux doit l’emporter. Ce serait celle de Dieu, car l’heure de la vérité, de la délivrance et de la restauration des droits du peuple congolais a sonné.

À l’instar du peuple israélite otage de Pharaon en Egypte pendant 430 ans, sont visibles, les signes précurseurs de la fin de l’oppression pour le peuple congolais. Visibles,  sont également tous les signes qui accompagnent la libération d’un peuple à savoir : intensification des souffrances ; oppression ; indifférence des gouvernants face à la misère et aux souffrances atroces des gouvernés ; égoïsme ; haine des uns envers les autres ; cupidité ; immoralité ; injustice.

L’histoire étant un perpétuel recommencement, faisons à présent très attention aux signes des temps afin de percevoir ce qui devra arriver dans la suite des temps en RDC que nul ne peut prédire à défaut d’imaginer.

Faut-il rappeler ici que nul n’a le monopole du peuple congolais ? Que le chantage politique made in soviétique appartient au passé ?  Qu’en aucun cas les Congolais ne se laisseront plus manipuler ni par quiconque, ni de quelque manière que ce soit ? Faut-il également rappeler que le jour où le peuple congolais arrivera au bout de sa patience, il se lèvera tout seul sans attendre le mot venant d’aucun acteur politique ?

Car il faudrait qu’il se lève tel que nous le recommande notre hymne national, que tous, hommes et femmes, nous puissions lever nos fronts longtemps courbés par l’humiliation, et prendre un bel élan afin de bâtir un pays plus beau qu’avant.

C’est dans cette logique que s’inscrivent l’action et l’engagement de Unité des Valeurs, car nous devons donner un sens à l’existence de notre pays, la République démocratique du Congo.

Que le Seigneur Tout Puissant bénisse la République démocratique du Congo !

Fait à Kinshasa, le 20 janvier 2017

Me Michel OKONGO LOMENA

Président national